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Nom du blog :
ibrahimaniang
Description du blog :
interventions sur la vie politique et les relations internationales
Catégorie :
Blog Politique
Date de création :
07.04.2007
Dernière mise à jour :
09.04.2007

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Plaidoyer pour la nouvelle Union Africaine

Plaidoyer pour la nouvelle Union Africaine

Publié le 07/04/2007 à 12:00 par ibrahimaniang
Plaidoyer pour la nouvelle Union Africaine



A l’aube des indépendances africaines, René Dumont avait déjà tiré la sonnette d’alarme à travers son célèbre pamphlet « l’Afrique noire est mal partie ».
Prés d’un demi siècle après le « transfert de destin » selon la belle expression d’ André Malraux, le constat sur l’état de santé économique, social et politique du continent noir est plus que accablant : paupérisation massive, sous développement cumulatif, maladies pandémiques (Sida, Paludisme, malnutrition etc.) et leur cortége de morts et d’orphelins, sans oublier les multiples guerres et conflits armés avec le spectacle désolant de millions de réfugiés, de gens déplacés , de viols collectifs et de massacres en toute impunité, ou encore le phénomène d’enfants soldats entre autres fléaux. C’est dire que, plusieurs pays africains connaissent un degré de décomposition étatique profond comme en témoigne la situation en Côte d’ivoire, en Sierra Léone, au Tchad, au Soudan et le climat « génocidaire » qui règne au Darfour devant la lassitude voire l’indifférence et le silence « criminel » de la communauté internationale, sans parler de la longue tragédie qui sévit au cœur de l’Afrique des grands lacs. Ce diagnostic qui correspond, malheureusement à la réalité tend à vampiriser ce vaste continent. L’Afrique comme le souligne Anne- Cécile Robert « n’est toujours pas sujet de son destin mais sujet de préoccupation ; elle n’existe pas en tant qu’acteur libre du monde mais en tant qu’interprète d’une pantomime sinistre conçue par les autres »
La corruption, le chômage endémique et la pauvreté constituent le terreau de l’instabilité politique dans nombre de pays africains, bref le continent noir concentre une angoisse et une inquiétude planétaire à une échelle de plus en plus préoccupante.
Et pourtant, ce ne sont pas des plans et autres programmes de développement qui ont fait défaut à l’Afrique ; au contraire les multiples modèles économiques préconisés par les institutions de Brettons Word (le groupe de la Banque Mondiale et du FMI) mais aussi ceux des différents bailleurs de fonds, ont montré leurs limites voire leur inefficacité, en tout cas au vu de la situation actuelle de l’Afrique.
Les différents plans proposés ont dans leur écrasante majorité, échoué les uns après les autres.
De nos jours, il est généralement admis qu’en matière de développement, il n’y a pas de situation définitive, ni de fatalité ou encore de malédiction, Sous ce rapport, l’émergence de la chine et de l’Inde mais aussi le décollage flamboyant de plusieurs pays d’Asie du sud –est en sont des preuves évidentes. Ceci traduit en d’autres termes que la situation actuelle de l’Afrique peut se comprendre, s’expliquer et surtout changer.
On ne peut que regretter le fait que malgré les nombreuses « prescriptions », le mal africain est de plus en plus abyssal, et la plus part des pays africains s’engouffrent dans le sable mouvant de la misère et de la pauvreté, accentuant la marginalisation et la dépendance chronique de ces pays .
En effet, à l’âge de la mondialisation qui affaiblit les frontières étatiques et défie les souverainetés nationales, par la libéralisation économique et financière de plus en plus incontrôlée, et féroce qui fait le jeu des grandes gladiateurs internationales, les pays africains sont désarmés et mal préparés pour profiter des opportunités du marché mondial. En conséquence l’Afrique apparaît comme la véritable oubliée du grand « rendez vous du donner et du recevoir » selon la formule de l’ancien président- poète Léopold Sédar Senghor.
Aujourd’hui un grand nombre de spécialistes du continent africain s’accordent sur l’idée selon laquelle les conditions nécessaires et suffisantes ne sont pas réunies pour promouvoir un développement économique continu et viable en Afrique, qui serait le véritable garant de la paix civile et de la sécurité nationale et régionale.
A l’heure des grands ensembles, Etats-Unis, Union Européenne, et la puissance de plus en plus affirmée des géants asiatiques, que sont la Chine et L’Inde, l’Afrique essaye de se doter d’une force collective à travers la création de l’Union Africaine, censée renforcer l’organisation de l’unité africaine (OUA) créée au lendemain des indépendances, mais aussi et surtout à travers cette nouvelle initiative, on matérialise « l’idéal » et le rêve panafricain des précurseurs et figures emblématiques de l’intégration africaine comme Kuamé Krumah.
L’Union africaine en théorie se veut une synergie pour affronter les multiples défis auxquels sont confrontés les africains.
Les défis colossaux auxquels les peuples d’Afrique sont appelés à relever amènent à se poser légitimement un certain nombre de questions.
Comment expliquer entre autres les décennies d’échec des politiques de développement en Afrique ? Quel est le poids de l’histoire dans cette « longue nuit africaine » ? L’Afrique pourra t – elle sortir du gouffre ? Comment contourner les scénarios funestes de certains prophètes d’apocalypse à l’instar de Stephan Smith qui nous annonce la mort prochaine de l’Afrique et assimile ce continent à un « tombeau d’une certaine idée de l’homme » ?
Loin de céder à tout catastrophisme, nous pensons que l’Afrique est un continent comme les autres, avec ses spécificités et ses multiples difficultés hélas. L’Afrique est un continent riche, mais mal géré, en témoigne l’énormité et la diversité de ses ressources naturelles, humaines et culturelles ; et malgré les pires difficultés la créativité littéraire, plastique et musicale, les relations humaines continuent d’y s’affirmer.
La nouvelle Union africaine doit être une opportunité à travers la conjugaison des différents efforts afin de relever les obstacles qui minent la longue marche africaine vers le progrès économique et social.
Par ailleurs, en plus de l’instabilité politique, le déficit de formation et de compétences pour enclencher un processus de développement économique et social, l’incurie de certains dirigeants ; force est de constater que l’échec des politiques de développement révèle au grand jour l’échec des théories « développementalistes » telles qu’elles ont été pensées et menées pendant plus de quarante ans en Afrique. En réalité, on a agit pendant des décennies comme si le développement était un gadget transposable d’un milieu social à un autre. Autrement dit on pensait rétablir le retard économique africain, en invitant ses populations à reproduire mécaniquement le modèle occidental. Or comme l’écrit très justement Mamadou Balla Traoré «le développement du monde occidental est le produit culturel de cet univers particulier, il n’a pas été voulu consciencieusement, il est le produit d’actions multiformes dont la direction n’était guère prévisible » . Ainsi poursuit il « en proposant ou en imposant des significations absentes de la vie quotidienne des populations, la modernisation venue de dehors ne cesse de multiplier des phénomènes de non sens et de contre sens dans des sociétés pressées de reproduire une histoire non vécue » . Ce qui a été proposé aux peuples nouvellement indépendants était la reproduction du modèle pré- fabriqué en l’occurrence le modèle occidental en faisant fi de l’histoire et des spécificités culturelles et sociales africaines. Dans cette même optique le célèbre historien burkinabais Joseph Ki – zerbo exprimait le même point de vue : « notre sous – développement unijambiste d’aujourd’hui provient de se qu’on a fait des pays africains une table rase, un Sahara culturel, une page blanche prête pour toutes les copies » écrivait- il dans l’ouvrage collectif au titre fort évocateur : La natte des autres. Bref le développement se conquiert et ne saurait être le fruit d’un quelconque parachutage.
L’inadaptation des projets de développement, l’utilisation calamiteuse des ressources naturelles, des biens publics et des apports de l’extérieur (aides, dons, prêts), une justice faible qui peine à fonctionner indépendamment du pouvoir politique en place, entre autres aléas, ne favorisent pas l’insertion du continent africain, qui par ailleurs fait trois fois l’Europe et dix fois l’Inde, dans l’économie mondiale.
Plusieurs leçons pourraient être tirées de la situation actuelle de l’Afrique.

-le développement est avant tout endogène. C'est-à-dire c’est le peuple doit être le moteur et l’artisan de son propre développement. « On ne développe pas, on se développe »

-la paix est la condition sine qua non pour asseoir tout projet de développement. La paix et la sécurité sont des préalables absolus pour assurer le progrès économique. L’Union africaine doit donc s’atteler à mettre fin à des conflits armés, en créant et en renforçant une force africaine d’imposition et de maintien de la paix.

- l’éducation et la formation doivent être les priorités dans les politiques budgétaires de tous les Etats. En effet l’éducation est au développement ce que l’eau représente pour la vie.

-la démocratie et le respect des droits de l’homme sont des nécessités absolues de même que la transparence dans la gestion des affaires publiques, et la lutte contre la corruption. Cela suppose, un Etat de droit, une justice forte et indépendante au sens que lui donnait Montesquieu, un pluralisme politique, la liberté syndicale et de la presse, une société civile active, qui soit en même une force de proposition et d’action.

Le développement économique doit donc être pensé en imbrication étroite avec le processus de consolidation des droits de l’homme, de renforcement progressif de la démocratie.
Si aujourd’hui il est évident que l’Afrique ne pourra s’en sortir seule, sans une coopération et une aide conséquente venant de l’extérieur, force est de constater avec Michel Rocard que « le développement à moteur externe n’existe pas. L’avenir de l’Afrique dépend principalement d’elle-même. Mais elle est dans une situation si difficile qu’elle ne peut s’en sortir seule. Elle a besoin d’aide mais d’une aide qui débloque le plein usage de ses propres forces plutôt qu’une aide qui cherche à la façonner selon notre modèle. Cette dernière forme, celle que nous appliquons largement aujourd’hui, aggrave au contraire les dysfonctionnements quand elle n’interdit pas purement et simplement le développement » .

L’union africaine, avec l’adhésion des peuples concernés, et en se dotant d’institutions solides, peut aujourd’hui constituer un cadre qui permettrait à ce continent qui tire justement de son passé tragique une profonde aspiration à l’unité, de promouvoir une économie performante, afin de relever les multiples défis liés à la pauvreté, aux guerres, aux pandémies, et acquérir une place qui lui est digne sur la scène internationale. Il est aujourd’hui évident que c’est le poids économique de l’Afrique qui déterminera sa place dans les relations internationales.
Dans un monde multipolaire, l’Afrique doit être capable de choisir sa propre voie de développement, en coopération avec les partenaires de l’extérieur, s’enrichir de façon sélective et critique des apports de l’extérieur, avoir la maîtrise de son propre destin, jouer le jeu de la mondialisation sans y perdre son âme, et devenir une puissance politique reconnue grâce à son poids économique, mais aussi politique dans l’arène internationale. L’Afrique doit en dernière analyse, comme le note Joseph KI - Zerbo dans l’une de ses envolées métaphoriques dont il détient le secret, « s’ébranler pour son propre compte et jouer le jeu dans le match planétaire, après s’être assurée qu’il y a vraiment jeu, et que les jeux ne se sont pas fait d’avance, sinon elle restera le mendiant confiné dans le recoin de la natte des autres ».

Par Ibrahima NIANG, Sociologue et Diplomé de l 'institut du droit de la paix et du Développement ( Régulations Internationales et Europénnes) Spécialiste du Droit et Pratique de la Solidarité Internationale

:: Les commentaires des internautes ::

Jean-Jacques Levesque le 30/06/2007
Tout est dit.l'analyse est convaincante. Mais L'afrique est un continent hétérogène. L'action politique est nécessairement à rapprocher de communautés d'intérêts, sous peine de rester à l'état de discours...
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DIOUF le 25/11/2007
Message de Mandiaye DIOUF du 25/11/2007
J'ai pris du plaisir à lire ce blog. Je trouve que les sujets que vous developper sont trés interessants Général NIANG, mais j'aimerais que vous developper des idées sur la croissance économique et sociale de l'Afrique,les atouts et faiblesses de sa situation géo-politique,Les avantages & inconvenients de l'assaut du marché africain par la Chine, L' Urgence d'un plan d'action pour faire émerger l'Afrique etc.Voila des sujets qui reclament votre plume et votre sens critique. Merçi DIOUF Mandiaye





Anonyme le 28/04/2010
jaimerai savoir kel son les atou et les inconvénients de lunion africaine?svp


bouko le 16/09/2011
j ai aime
http://facebook.centerblog.net


bouko le 16/09/2011
Mes remerciement a l'endroit de monsieur niang pour son esprit de vison car notre Afrique doit se liberer de joug de l'occident afin de declencher un developpement durable compatible avec nos realite
http://facebook.centerblog.net